La pratique du pouvoir politique en haiti:entre salaire minimum et escroquerie chronique

Publié le par Delinord VALCIN

A une epoque où presque tout s'achete en dollars en haiti,que valent deux cents gourdes par jour comme salaire minimum? Je ne suis pas economiste,mais un simple petit calcul me permet de comprendre que $ 5 / jour ne veulent rien dire en termes de depenses pour un foyer d'au moins quatre personnes qui doit inevitablement se nourrir,se vetir,se loger,se laver,se soigner et j'en passe.
La loi sur l'augmentation du salaire minimum votee par les deux chambres depuis debut 2009,à laquelle le president Rene Preval a ose quand meme s'opposer,ne saurait etre considere a mon sens comme un acquis pour un pays dont 75% des habitants vivent dans la pauvrete.Un pays bourre d'investisseurs predateurs entoures d'un Etat paresseux et sans vision.
Cet Etat problematique ne croit pas à la creation d'emplois et n'est pas interesse non plus à encourager l'investissement et l'entreprenariat.Vouloir monter une compagnie en haiti c'est se rendre en enfer au niveau du ministere du commerce et a la DGI.C'est ce qui fait que le taux chomage avoisine les 70% en 2009.
L'Etat haitien ne cree pas plus 50.000 emplois et n'est pas gene malgre tout.Le secteur prive des affaires,en revanche,qui arrive à creer quelque 120.000 emplois,plus que le double cree par l'Etat merite avant et apres tout une cetaine appreciation.Toutefois ce secteur prive,à de rares exceptions pres,confus et audacieux ne fait que profiter de la demission de l'Etat à tous les niveaux pour exploiter la force de travail d'une main-d'oeuvre facile,innocente et sans recours en vue de satisfaire toutes sortes de caprices,de convoitses et de cupidites.
La loi Benoit fait dejà couler beaucoup d'encres et de salives,comme si le probleme etait pose dans ses dimensions macro et micro.
Tout au long de notre histoire de peuple,le probleme de salaire minimum n'est jamais bien pose.Irregularites par-ci escroqueries par-là.En matiere legale,on est encore loin de la normalite.L'Association des Economistes Haitiens,selon son son calcul,soutient ,en reference à l'article 137 du code du travail haiten,que si le salaire minimum etait annuellement indexe,comme le prevoit le dit code,il s'eleverait à au moins 300 gourdes.Donc les 200 gourdes fixees comme salaire mnimum par la loi Benoit ne s'adaptent pas du tout à la realite sociale,economique et juridique de l'ouvrier haitien,notamment le petit ouvrier,qui est continuellement exploite à outrance et victime d'une escroquerie chronique.
Où est l'Etat dans tout ca?
Le president de la chambre de commerce et d'industrie d'haiti,M. Reginald Boulos,predit la fuite des investisseurs vers d'autres pays au cas où le salaire minimum passerait de 70 à 200 gourdes.Quels pays??? Seul l'Etat peut reguler une economie foncierement instable,soutient l'un des plus grands penseurs economiques de tout les temps,John Maynard Keynes.Si le dernier ajustement du salaire minimum remonte à 2003 apres celui de 1995 alors que nous sommes en 2009,on peut se faire une idee du rythme d'implication de l'Etat dans cette affaire.
Le petit ouvrier haitien n'en peut plus!Il a soif de justice.Il a droit à de meilleures conditions de travail.
Dans la pratique du pouvoir politique en haiti,nos politiques n'ont jamais pu prendre une decision economique d'Etat importante en termes de pouvoir d'achat du petit travailleur pour lui permettre de se reproduire,ce qui ameliorerait à coup sur la productivite des enteprises et favoriserait aussi la croissance economique globale du pays.A ce stade les investisseurs de ce pays pourraient aussi s'eriger en visionnaires et en progressistes.On aime trop les voies faciles dans ce pays.On aime trop tout gagner ou gagner beaucoup constamment  sans aucun projet de societe.Pourquoi tant d'hesitations concernant la vulgarisation des chiffres d'affaires des enteprises?Pourquoi tant de demagogies et de propos dilatoires?Il faudrait abandonner cette vieille culture politique qui ne donne rien de serieux coome resultats.
Dire à l'instar de la secretaire generale du Rassemblement de Democrates Nationaux Progressistes ( RDNP),Mme Myrlande Manigat,que les 200 gourdes comme salaire minimum sont raisonnables et constituent un objectif à atteindre graduellement ,c'est encourager un peu plus les manoeuvres dilatoires dans la sphere politique haitienne et l'escroquerie chronique.
Alors, à quand une justice commutative ( "à chacun selon ses besoins" ) qui donnerait lieu à un systeme de securite sociale efficace en haiti ?

                                                                                     VALCIN Delinord,journaliste politique,politologue.
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