Conference / debat 5e anniversaire " Union des Journalistes du Nord" Cap-Haitien - Haiti

Publié le par Delinord VALCIN

Conférence - débat

5e anniversaire "Union des Journalistes du Nord "

(UJN)

20 - 12 - 2013

 Conférencier          : Me VALCIN Délinord,journaliste;politologue;spécialiste en Développement organisationnel

  Lieu                               : Faculté de Droit , des Sciences Economiques et de Gestion du Cap-Haitien

   Présence / invitation     : Une vingtaine de journalistes de différents médias du nord

    Thème                           : Comment les travailleurs de presse peuvent-ils contribuer au

                                             développement du pays ?

 

(Texte condensé)

Je salue cordialement toutes les consœurs et tous les confrères ici présents ce soir  dans l'enceinte de l'Auditorium de la Faculté de Droit , des Sciences Économiques et de Gestion du Cap-Haïtien. J'en profite aussi pour féliciter l'Union des Journalistes du Nord ( UJN ) qui a pu, contre vents et marées, gérer et atteindre cinq ( 5 ) ans d'existence.

L'exercice de la profession de journaliste en Haïti, notamment dans le nord, reste et demeure, je le sais pertinemment, une activité héroïque, détestable, voire décourageante très souvent. Mauvaises conditions de travail; maigres salaires; des consœurs et confrères qui s'entredéchirent et/ou s'entre-détruisent de surcroît et de manière exécrable; injures de toutes sortes proférées contre les journalistes par certains secteurs non avisés de la société.etc. ; autant d'obstacles pouvant nuire au fonctionnement de la presse, spécifiquement  dans le cadre de sa mission consistant à œuvrer au développement du pays.

Comment répondre à cette problématique ?     

L'hypothèse principale  est que les travailleurs de la presse en Haïti, notamment dans le nord, font trop souvent fi de certaines valeurs fondamentales du journalisme, telles que : le doute-l'esprit critique-l'impartialité-l'honnêteté-l'ouverture d'esprit surtout, et j'en passe. Ces valeurs pré-citées assurent une très grande crédibilité dans la diffusion de l'information journalistique. C'est aussi au nom de ces valeurs que les travailleurs de la presse, entendez par- là les journalistes, pourront mieux s'ériger en directeurs d'idées.

Le développement est endogène car il surgit d'abord du  for intérieur de tout un chacun. Le développement d'un pays implique donc a priori le développement de chaque citoyenne et citoyen en particulier, à plus forte raison celui de chaque travailleur de presse sans distinction de niveau intellectuel  ou de rang social. Et ceci requiert une certaine ouverture d'esprit avant tout. C'est grâce à cette dernière valeur que les journalistes haïtiens, particulièrement les journalistes du nord, vont pouvoir réellement s'unir pour orienter en vrais chiens de garde convenablement la population dans une dynamique de développement ou plutôt de développement durable ou soutenable, qui s'articule autour de trois ( 3 ) piliers, à savoir : l'économie, la société, l'environnement. Ces trois piliers du développement durable sont indissociables, mais ils ne peuvent s'articuler les uns avec les autres que si la démocratie les met en cohérence et leur donne une efficacité systémique. La viabilité économique est nécessaire pour produire le bien - être matériel. L'équité sociale est nécessaire pour la qualité de vie de tous.la durabilité environnementale est nécessaire dans l'intérêt des générations futures, expliquent les spécialistes du développement.

Est-ce que les travailleurs de la presse en Haïti accordent régulièrement beaucoup d'importance à ces trois piliers du développement dans l'exercice de la profession de journaliste? J'en doute fort !

Tout cela est dû à cause de l'étroitesse d'esprit dont ils font souvent montre. Et l'étroitesse d'esprit défavorise la culture générale, l'un des critères modernes de sélection du journaliste. Sans culture générale, impossible de pouvoir mieux œuvrer au développement.

Qui dit développement dit nécessairement démocratie. La démocratie est amorphe sans la participation des personnes. Une bonne participation ne se fait pas sans ouverture d'esprit. La propagande politique gagne du terrain, même en milieu journalistique, alors que la propagande est le contraire de l'information. Les programmes des gouvernements ne sont pas scrutés à la loupe par les journalistes, ce qui fait qu'ils [ les journalistes ] ont généralement une mauvaise presse ou se clouent eux-mêmes au pilori. Inutile de parler démocratie et développement sans une presse professionnelle et responsable.

S'agissant encore de participation ,je me demande pourquoi les travailleurs de la presse en Haïti n'exploitent  pas mieux et les médias chauds et les médias froids. Par exemple dans le nord, on a beaucoup de radios ( une quarantaine environ ) et peu de télévisions ( une dizaine environ ) ,alors que la radio en tant que médium chaud défavorise la participation et, par conséquent, encourage la passivité des citoyens. Malgré tout,les grilles de programmes de ces radios  en majorité laissent à désirer .  Résultat :  les travailleurs de presse locaux parlent trop à la place des citoyens. En conséquence, les messages qu'ils transmettent n'ont pas réellement un impact positif qui favorisent dans une certaine mesure le développement de la communauté.

La télévision en tant que médium froid pour sa part favorise la participation ,car plusieurs sens sont prolongés. En majorité ce sont des télés qui ne font que diffuser des films étrangers portant le plus souvent sur la violence et le sexe.

 Qu'est-ce qui empêche les journalistes locaux de réaliser régulièrement des reportages ,interviews, enquêtes, chroniques, etc. autour de  différentes thématiques portant sur les trois ( 3 ) piliers du développement durable, aux fins de stimuler la participation  citoyenne.

En ce jour de célébration des cinq (5) ans d'existence de l'Union des Journalistes du Nord ( UJN ) ,les consœurs et confrères locaux devraient sérieusement penser à s'unir davantage à travers une seule Grande Association Régionale de Presse opérationnelle, en mettant de côté les faux débats, les commérages, les pirouettes compromettant l'image de la profession de journaliste, afin de pouvoir véritablement s'appuyer sur les valeurs fondamentales de la dite profession, notamment l'ouverture d'esprit, dans la dynamique du développement du pays.

Tant vaut l'union de la presse haïtienne, tant vaut la Nation, tant vaut le développement du pays !

Bonne Fête et bonne continuité dans la solidarité UJN !!!

 Car, les travailleurs de la presse ne pourront jamais contribuer au développement du pays sans être solidaires les uns des autres.

                                                                                                              Merci !!!  

 

  

 

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